Wicked City

Critique de Wicked City (1987)


- Origine : Roman
- Sortie : 25 Avril 1987
- Durée : 82 minutes
- Genres : Action - Aventure - Ecchi - Horreur/Épouvante - Surnaturel
- Thèmes : Combats - Démons - Enquête - Organisation secrète
- Pour public averti : Sexe + Nudité + Violence + Gore
- Age conseillé : 16 ans et +
- Réalisateur : Yoshiaki Kawajiri
- Compositeur : Shoji Osamu
- Studio d'animation : Madhouse


Synopsis

Réalisé par Yoshiaki Kawajiri en 1987, Wicked City (Yōjū Toshi en version originale) nous entraîne dans un futur sombre où humains et démons vivent en parallèle, séparés par une frontière fragile. Tous les cent ans, un traité de paix doit être renouvelé pour garantir la coexistence des deux mondes. L’histoire suit Taki Renzaburo, un agent d’élite humain de la section clandestine, et Makie, son homologue démon, chargés d’assurer la sécurité d’un émissaire clé. Mais alors que le moment décisif approche, les forces les plus obscures se déchaînent pour saboter l’accord et plonger le monde dans le chaos.


Points forts

Une animation intemporelle

Presque quarante ans après sa sortie, Wicked City continue d’impressionner par la qualité de son animation. Les mouvements sont fluides, les combats chorégraphiés avec une intensité visuelle rare, et chaque transformation de démon bénéficie d’une inventivité graphique glaçante. L’utilisation de contrastes entre ombres et lumières, alliée à une mise en scène audacieuse, donne au film une atmosphère visuelle qui n’a pas vieilli. On y retrouve ce style années 80 où chaque plan respire une maîtrise artisanale, loin de certaines productions numériques plus froides d’aujourd’hui.

Une bande sonore envoûtante

La musique est l’un des piliers de l’expérience. Tantôt oppressante, tantôt hypnotique, elle soutient parfaitement l’ambiance glauque du récit. Les nappes électroniques, les rythmes tendus et les silences calculés installent une tension palpable. La bande son ne se contente pas d’accompagner l’action : elle agit comme un personnage à part entière, renforçant l’angoisse et le malaise lorsque les frontières entre horreur et désir s’effacent.

Une histoire prenante et bien rythmée

Derrière ses apparences de film d’action horrifique, Wicked City développe une intrigue solide, faite de complots, de trahisons et de dilemmes moraux. L’histoire ne se contente pas d’aligner des séquences choquantes : elle tisse un récit cohérent qui questionne la nature même des relations entre humains et démons, la peur de l’autre et la possibilité de réconciliation. L’équilibre entre scènes d’action spectaculaires, moments de tension psychologique et passages plus intimes maintient le spectateur accroché jusqu’au dénouement.

Des personnages marquants

Les protagonistes sont loin d’être des archétypes plats. Taki, agent sérieux mais vulnérable, et Makie, démon tentée par sa nature mais animée par une volonté d’émancipation, forment un duo complexe et fascinant. Leur relation, marquée par la méfiance, le désir et la nécessité de confiance mutuelle, ajoute une profondeur émotionnelle inattendue. Même les antagonistes, grotesques et terrifiants, se distinguent par leur design marquant et leur brutalité qui reflète le chaos rampant de ce monde parallèle.

Une ambiance magistrale

C’est sans doute là que réside la plus grande réussite du film. Wicked City est avant tout une plongée dans un univers oppressant où chaque ruelle sombre, chaque néon clignotant, chaque silence pesant renforce le sentiment de danger permanent. Le jeu de lumières, les cadrages volontairement étouffants et les transitions visuelles contribuent à un climat de cauchemar éveillé. L’animation sert ici une atmosphère horrifique qui reste gravée dans la mémoire bien après le visionnage.


Points faibles

Le film n’est clairement pas destiné à tous les publics. Les scènes de sexe sont explicites, parfois mêlées à des images de monstruosité, ce qui peut provoquer un malaise profond. La violence graphique et le gore sont omniprésents, renforçant l’aspect choquant de certaines séquences. Si ces excès participent à l’identité du film et à sa réputation culte, ils limitent aussi sa portée auprès d’un spectateur non averti. Wicked City reste donc une œuvre pour un public adulte, averti et prêt à affronter son mélange de sensualité et d’horreur brutale.


Verdict

❄️❄️❄️❄️/5 --- 4 flocons, Wicked City est bien plus qu’un simple film d’animation horrifique : c’est une œuvre culte qui a marqué durablement l’imaginaire des années 80. Grâce à une animation encore éclatante aujourd’hui, une bande son atmosphérique de grande qualité, une intrigue haletante et des personnages mémorables, il s’impose comme un incontournable du genre. Son ambiance unique, mélange de cyberpunk, de film noir et d’horreur surnaturelle, en fait une expérience aussi fascinante qu’inconfortable. Certes, ses excès le réservent à un public adulte averti, mais ceux qui osent s’y plonger découvriront un chef-d’œuvre singulier, à la fois dérangeant et hypnotique.


XAVIER

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