Exit 8 - Genki Kawamura

Critique de film : Exit 8 (2025)


Contexte

Exit 8 est un film de genre mêlant horreur psychologique et thriller, réalisé par Genki Kawamura (qui signe là son deuxième long métrage en tant que réalisateur). 

Le film est une adaptation d’un jeu vidéo éponyme, sorti en 2023, dans lequel le joueur se retrouve dans un couloir de métro souterrain apparemment infini, où il doit repérer des anomalies pour sortir par la sortie numéro 8 — et à la moindre erreur, il est ramené au début. 

Le film sort au Japon le 29 août 2025, après avoir été présenté en avant-première mondiale lors des séances de minuit du Festival de Cannes en mai.


Résumé (sans spoil)

Le protagoniste principal, appelé l’Homme perdu, se retrouve enfermé dans un passage souterrain de métro qui semble sans fin. Il doit atteindre la sortie 8, mais un ensemble de règles étranges régit sa progression :

Il ne doit ignorer aucune anomalie dans son environnement.

S’il en détecte une, il doit immédiatement rebrousser chemin.

S’il n’en détecte aucune, il peut avancer.

S’il fait une faute (ne repère pas une anomalie, ou ne respecte pas une des règles), il est renvoyé au point de départ. 


Points forts

Ambiance troublante et immersive
Le film réussit à rendre très palpable la claustrophobie d’un couloir sans issue visible, d’une atmosphère froide, minimaliste, construite sur des jeux de lumière, de silence, de sons de fond et de rupture visuelle, qui provoquent malaise et tension. 

Adaptation fidèle mais enrichie
Il ne se contente pas de transposer le jeu : le scénario ajoute des éléments de “lore” (d’histoire de fond, de personnages) qui permettent de prolonger l’expérience sans diluer ce qui faisait la force du jeu (la répétition, l’anomalie, la tension). 

Performances marquantes, même dans le silence
L’acteur principal, Kazunari Ninomiya, incarne ‘l’homme perdu’ avec une force tranquille — beaucoup de ses scènes reposent sur l’expression, le regard, le mouvement plutôt que le dialogue. Cela renforce le sentiment d’isolement, de lutte interne. 

Construction narrative ingénieuse
Le film joue intelligemment avec le temps, les boucles, les retours au point de départ, les anomalies visuelles et auditives — ce qui le rend imprévisible, même si le concept pourrait paraître limité sur la durée. 


Points faibles

Même si Exit 8 est très bon dans l’ensemble, quelques réserves méritent d’être évoquées :

Risque de lassitude
La nature répétitive et la boucle infinie — éléments clés du concept — peuvent, pour certains spectateurs, devenir pesantes ou monotones si l’engagement n’est pas total dès le début.

Ambiguïté volontaire, mais parfois frustrante
Le film laisse beaucoup de zones d’ombre. Si cela est souvent une force (ça stimule l’imagination, le doute), pour certains, cela peut être un manque, si l’on attend une résolution très claire de tous les mystères.

Peu de “jump-scares” ou d’effets spectaculaires
Ce n’est pas un défaut si l’on aime le cinéma d’atmosphère, mais pour les amateurs d’horreur plus “nerveuse”, ce film peut sembler doux dans sa frayeur, préférant la suggestion à l’effroi brut. 


Conclusion

Exit 8 (2025) est une belle réussite dans le panorama du cinéma d’horreur japonais actuel. Il prouve qu’on peut tirer beaucoup d’effet d’un concept minimaliste — un couloir, quelques règles étranges, le silence, l’angoisse — sans céder à la surenchère d’effets spéciaux ou de scènes gore.

Le film brille par son atmosphère oppressante, son sens du détail, son esthétique visuelle soignée ainsi que par les performances sobres mais puissantes de ses acteurs. Il offre une expérience immersive, dérangeante, qui reste longtemps en tête après la séance.

Si vous êtes amateur d’horreur psychologique, de mystère, ou simplement de films qui explorent le doute et la peur dans l’ordinaire, Exit 8 mérite vraiment le détour.


Note

❄️❄️❄️❄️ /5 --- 4 flocons. Une œuvre d’horreur psychologique marquante, à la fois subtile et oppressante. Malgré quelques petites réserves, son atmosphère unique et son audace en font l’un des films incontournables de l’année.


XAVIER

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