Évanouis - Zach Cregger
Critique de film : Évanouis
Évanouis (ou Weapons en version originale), nous offre une enquête étrange mêlée à l'horreur qui prend le temps de s'installer, petit à petit, à travers le point de vue de plusieurs personnages. Le film monte en tension jusqu'à ce que l'on comprenne se qu'il cherche à nous raconter vers la fin du film, ce qui n'est pas déplaisant.

Produit par New Line, Évanouis — titre original Weapons — est un thriller d'horreur psychologique écrit et réalisé par Zach Cregger.
Il met en scène Julia Garner (Justine Gandy, l’institutrice), Josh Brolin (Archer Graff, un parent), aux côtés d’Alden Ehrenreich, Benedict Wong, Amy Madigan, et d’autres.
Le film pose une horreur plus ambiguë avec cette enquête dont on aime tenté de découvrir la finalité et qui permet de créer une atmosphère pesante.

Dans une petite ville paisible, dix-sept enfants d’une même classe disparaissent mystérieusement, tous à la même nuit et à la même heure. Seul un élève, Alex, est retrouvé chez lui le lendemain — tout comme leur institutrice, Justine Gandy, devient la principale cible de soupçons .
Le film déroule son récit sous forme de chapitres, chacun adoptant le point de vue d’un personnage différent (professeur, parent, policier, etc.), et chaque segment apporte des miettes d'information nouvelles, renforçant le mystère et l’angoisse .

Mise en scène & ton
Le film joue merveilleusement avec l’étrangeté et le malaise : la caméra est parfois placée à hauteur d’enfant, rendant les adultes menaçants, les espaces devenant oppressants .
Le réalisateur mise sur l’indicible plutôt que sur l’explicite, cultivant une atmosphère angoissante, à l’instar de références comme Les Dents de la mer pour justifier que « ne pas tout montrer est essentiel » .
Le film navigue habilement entre horreur, drame psychologique et touches d’humour noir, avec un ton versatile qui « maintient hors de sa zone de confort juste ce qu’il faut » (Josh Brolin) .
Interprétation
Julia Garner incarne Justine avec intensité et nuance, tandis que Josh Brolin, fidèle à lui-même, apporte une présence imposante et empathique .
Le jeune Cary Christopher, qui incarne Alex, est remarquable : bouleversant de conviction, silencieux et crédible, il incarne la stupeur et la fragilité d’un enfant témoin d’un drame incompréhensible .
Thèmes
- La peur collective et le besoin de coupable
Le film illustre comment une communauté unie peut se transformer en foule méfiante et accusatrice. La disparition simultanée des enfants crée un vide insupportable qui pousse les habitants à chercher des responsables, quitte à désigner des innocents.
- L’innocence brisée et la solitude
Le fait qu’un seul enfant ne disparaisse pas (Alex) est au cœur de la dimension tragique du récit : il incarne la culpabilité de “survivant”, un poids que l’enfant porte sans même le comprendre.
L’institutrice, elle aussi, devient une figure isolée, perçue comme étrangère à la communauté qu’elle servait.
- La mémoire et le traumatisme
Les chapitres successifs montrent comment chaque personnage gère l’absence et l’incompréhensible. La construction en fragments reflète la manière dont les souvenirs et la douleur sont morcelés, jamais appréhendés d’un seul bloc.
- L’enfance en péril
La mise en scène insiste sur la fragilité des enfants et la responsabilité des adultes — qu’ils soient enseignants, parents ou figures d’autorité — souvent impuissants ou aveuglés.
Cela rappelle certains récits de Stephen King (Ça, Stand By Me) où l’enfance devient le théâtre d’une angoisse existentielle.
Points faibles
Un rythme inégal
L’approche en chapitres, bien que riche, entraîne parfois une perte de fluidité narrative.
Une structure ambitieuse mais confuse
L’alternance des points de vue, si elle enrichit l’expérience, peut aussi frustrer : les spectateurs attachés à un personnage sont parfois laissés sur leur faim.

Évanouis est une proposition d’horreur intelligente, visuellement forte et émotionnellement puissante. À travers une narration éclatée et plusieurs points de vue, le film installe une atmosphère oppressante, portée par une réalisation audacieuse et des performances remarquables, notamment de Julia Garner et du jeune Cary Christopher.
Son exploration des peurs collectives, de la perte et de la suspicion rend l’expérience cinématographique mémorable — malgré quelques réserves sur le rythme ou la conclusion.





XAVIER
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